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Présidentielle 2022 : Marine Le Pen prise à partie à la Guadeloupe, elle et son équipe portent plainte

Des manifestants ont perturbé samedi soir la visite de Marine Le Pen en Guadeloupe, contraignant la candidate à interrompre l'enregistrement d'une interview. 

Article rédigé par franceinfo - Hadrien Bect
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Marine Le Pen au Gosier (Guadeloupe), le 26 mars 2022. (GUADELOUPE LA 1ERE)

Ce sont les images dont Marine Le Pen ne voulait pas. La voilà, samedi 26 mars au soir, en pleine interview depuis son hôtel, contrainte d'être exfiltrée. En début de soirée, une vingtaine de militants indépendantistes et d'extrême gauche s'introduisent sur les lieux, aux cris de "Le Pen dehors !" ou "Le Pen raciste !"

Jets de bouteilles, l'attachée de presse de Marine Le Pen bousculée... La candidate à l'élection présidentielle elle-même n'est pas touchée, mais doit stopper l'enregistrement de l'interview télévisée avec France 3 et être évacuée. Marine Le Pen et l'ensemble de son équipe portent plainte, a indiqué ce dimanche matin son entourage à franceinfo, "après l'irruption d'une vingtaine de manifestants d'extrême-gauche""L'hôtel n'était absolument pas protégé et les forces de l'ordre ont mis plus d'une heure à arriver", déplore un membre de l'équipe de campagne.

>> Ce que l'on sait de l'irruption musclée de manifestants lors d'une interview de Marine Le Pen en Guadeloupe

Cette intrusion est compréhensible, pour l'une des militantes, Laurence Maquiaba, porte-parole d'Alliance nationale Guadeloupe (ANG). "Ça se justifie largement qu'elle ait peur, comme avant, de pointer en Guadeloupe. Elle n'a pas sa voix au chapitre. Elle n'est pas légitime à venir parler ici. Même si elle, elle a changé, son parti a changé ? Non ! Les gens qui sont avec elle ont changé ? Non !"

Et pourtant, les temps semblaient avoir changé en Guadeloupe depuis la visite avortée de Jean-Marie Le Pen en 1987, empêché d'atterrir à La Martinique, dérouté puis contraint de faire demi-tour sans débarquer à l'aéroport de Pointe-à-Pitre. Depuis, Marine Le Pen a triplé son score entre 2012 et 2017 et quelques heures plus tôt, à son arrivée à l'aéroport, l'accueil était bien différent. "Bienvenue ! lui lance un supporter. Et que vous soyiez présidente de la République, on se bat pour ça !"

Ferveur, selfies, embrassades, quelques dizaines de militants venus faire la claque et des passants qui regardent la candidate davantage avec curiosité qu'avec défiance. "On est en démocratie vous savez, faut accepter", lance l'un d'eux. "Elle a le droit de venir, enchaîne une autre. On entendra ce qu'elle a à dire, comme tous les candidats. Elle est une personne comme toute autre, on verra le programme qu'elle apporte pour nous, les Antilles."

Marine Le Pen, qui se veut championne des outre-mer, entame sa visite express par un accueil en demi-teinte. Mais pas question de changer une ligne de son programme. Elle devait se rendre dimanche sur un marché à Basse-Terre. 

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